Burqa, Tchador et tutti quanti… 18 juin 2009

Nos élus se réveillent en sursaut:
après Hadopi et Loppsi 2, la crise de paranoïa sur la pandémie grippale, voici poindre un nouveau sujet pour occuper la plèbe:
Burqa, Tchador et tutti quanti…

Quelle position devons nous prendre face à cette question?

Une première approche, humoristique, pourrait-être celle-ci:
Dans de nombreux pays Islamiques, les femmes militent pour la suppression de cette obligation. Ici,certaines militent pour le port du voile.
Là-bas, on le refuse, ici on le veut. Cela démontre qu’elles ne savent pas ce qu’elles veulent, si ce n’est faire suer leur monde. Ce qui est féminin jusqu’au bout des ongles…
Humour, reconnaissons-le, machiste et contestable.

Une seconde approche pourrait-être, et c’est sans doute la plus réaliste, que les femmes en ont assez de subir le joug de la gent masculine, là-bas, parce qu’on leur impose une tenue vestimentaire qui les transforme en fantômes,et ici, parce que le machisme ambiant ne reconnait pas leur droit à la singularité.
De fait, ne peut-on pas une fois pour toutes laisser les gens vivre comme ils l’entendent?

Bien sûr, une troisième approche est cette fameuse laïcité à laquelle tout français normalement constitué adhère inconditionnellement.Dès lors, comment pourrait-on afficher des signes ostentatoires? Et là commence un débat inutile, stérile, parce que fondé non sur le fond de la question, mais sur l’apparence!

Pour comprendre, revenons à un sujet similaire,qui faisait les choux gras de la presse en son temps: l’accession de la Turquie à l’Europe.Nous, pays occidentaux, nous nous sommes retranchés derrière de fausses raisons pour la refuser. La réalité de ce refus tient en une explication youte simple: la Turquie est un pays musulman. Chacun sait que l’Islam imbrique étroitement politique et religion, un régime théocratique contraire aux principes de la laïcité.
Mais pas un homme politique n’a eu le courage de le dire! Pas un n’a été assez couillu pour dire: "Nous ne pouvons accepter un pays musulman dans notre communauté".
La solution pouvait être clairement proposée d’accepter la Turquie dans l’Europe, sous condition qu’elle adopte constitutionnellement les principes de la laïcité. Un référendum populaire en Turquie aurait donné la réponse.

Et c’est bien cette réalité là qui est en cause dans le débat sur la Burqa ou le Tchador. Les Françaises musulmanes qui revendiquent le port du voile respectent-elles la laÏcité? On pourrait tout aussi bien poser cette question à ceux qui portent la Kippa, non?
En quoi le fait de porter Kippa, Turban, Burqa, Cornette, robe de bure ou Sari serait-il dérangeant? Chacun peut parfaitement, dans un pays de libertés se mettre comme il l’entend, cela n’en fait pas un intégriste ou un révolutionnaire! Cela n’en fait pas non plus quelqu’un qui voudrait imposer ses croyances aux autres ou mettre en danger la laïcité!

Or, précisément, si la laïcité se sent en danger face à cette question du voile, c’est précisément parce qu’elle se sent faible, incapable de gérer une situation qui la dépasse:comment savoir les intentions réelles des gens? Nous avons là une démocratie laïque paranoïaque, incapable de faire confiance à ses propres citoyens.

La réponse forte, claire, solide à cette question serait au contraire d’autoriser TOUS les signes ostentatoires, pour les banaliser et en faire un sujet indépendant des principes laïcs. Mais pour prendre une telle décision, il faut du courage politique, ce courage qui fait tant défaut à nos élus, de tous bords!

Nietsche le disait bien: "la démocratie amène au pouvoir les faibles et les paresseux".
Et lorsqu’un choix se présente, la bonne solution n’est pas la voie la plus facile. C’est en choisissant la plus difficile que l’on grandit. Le non-dit, c’est la facilité. Dommage pour les Français musulmans, victimes de notre lâcheté.

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